L’arrêté qui bouleverse le marché de location de voitures à double commande | Auto-écoles

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Depuis plus de deux ans, une innovation majeure dans le monde de l’apprentissage de la conduite propose aux jeunes une façon plus économique de s’entraîner pour le permis de conduire grâce au système de location de voitures à double commande. Grâce à cet outil, il était possible pour les personnes ayant effectué au moins 20 heures de conduite en auto-école, de pratiquer la route avec une personne de leur choix, la seule condition étant que l’accompagnateur devait posséder un permis de conduire depuis 5 ans.

Permis Malin, agence de location de voitures à double commandes se trouve parmi les initiateurs de cette tendance. Lancée en 2008, la jeune société propose des tarifs  à partir de 12,50€ de l’heure, soit en moyenne trois fois moins qu’une heure de conduite en auto-école, d’où ce succès auprès des jeunes de milieux modestes. Exploitant ce filon, Permis Malin a ouvert plus de 25 agences en Ile-de-France et en Province, et l’ascension ne semblait pas terminée.

C’était sans compter la mise en application d’un décret ministériel du 18 juin 2010, entré en vigueur le 7 octobre dernier. Dans une volonté d’encadrer les pratiques d’accompagnement des apprenants à la conduite, le Ministère de l’Energie et du Développement Durable a souhaité conditionner l’accompagnement à la réalisation d’une formation payante obligatoire, d’une durée de sept heures et pour un coût d’environ 500 euros. De plus, l’arrêté prévoit que l’accompagnateur se verrait délivrer une attestation de formation valable pour une durée d’un an maximum, pour l’accompagnement d’un seul élève dont le nom sera mentionné sur ladite attestation. Autant d’exigences qui réduisent naturellement l’attrait des agences de location de voiture à double commande.

Le ministère ainsi que les représentants des auto-écoles jugent quant à eux cette mesure nécessaire à la sécurité, avançant qu’enseigner la conduite requiert des qualités pédagogiques et un entraînement particuliers.

De l’autre côté, cette mesure est vécue comme une injustice visant à protéger un lobby des auto-écoles établi, qui se verrait concurrencé par la montée de la location des voitures à double commandes. En outre, Permis Malin rappelle que ses clients sont des personnes ayant déjà effectué le nombre d’heures obligatoires pour se présenter au permis. Par ailleurs, par cette intervention du gouvernement, ce n’est pas seulement une entreprise qui se sent menacée et qui risque la faillite. Permis Malin représente avant tout le succès d’une entreprise de banlieue, également source d’emplois pour les jeunes des quartiers populaires.  Soutenu par le collectif Banlieues Respect, Julien Laziou, gérant de permis Malin a décidé de déposer un recours devant le Conseil d’Etat.

La question trouvera son issue le 29 octobre, date à laquelle se prononcera l’autorité judiciaire.